Pour clore sur une note plus gaie, il faut citer quelques perles (assez révélatrices) de copies de baccalauréat rassemblées dans le " Figaro magazine " du 10 octobre 1998. Elles sont de la plume d'élèves de la région parisienne qui avaient, cette année-là à disserter sur la Bretagne.
" Les Bretons se reposent six mois de l'année " .
" La situation figée de la Bretagne s'explique par son passé celtique " .
" En se promenant, on peut voir les fameuses femmes bretonnes avec leur chapeau en dentelle et des calvaires qui prouvent que nous sommes dans une région moyenâgeuse et calcaire " .
" Physiquement, la Bretagne est rattachée à la France par un lien très fragile ".
Mais les perles ne sont pas le seul privilège des potaches.
Dès le XIXe siècle, le critique dramatique Francisque Sarcey, ex-élève de l'Ecole normale supérieure où il fut le condisciple de Taine, donna, si l'on peut dire, l'exemple : " Les paysans bretons sont si ignorants qu'ils croient à l'influence de la lune sur les marées. "
Plus qu'ignorants, même, les Bretons. Ce que confirmera l'ex-ministre de l'intérieur Charles Pasqua un bon siècle plus tard. En septembre 1991, la Bretagne, Loire-Atlantique comprise, venait de dire clairement " oui " à l'Europe ( 56% des votants contre 51% au plan national). L'élu laissa alors libre cours à son dépit dans les couloirs de l'assemblée nationale en fredonnant sur un air célèbre de Jacques Brel : " Les Bretons c'est comme les cochons… "