" Etes-vous Bretons ? Les Français commandent. "
Mirabeau,
Discours à l'Assemblée Constituante,
9 janvier 1790.
" Ainsi disparaîtront insensiblement les jargons locaux, les patois de six millions de Français qui ne parlent pas la langue nationale car, je ne puis trop le répéter : il est plus important qu'on ne pense en politique d'extirper cette diversité d'idiomes grossiers qui prolongent l'enfance de la raison et la vieillesse des préjugés. "
Abbé Grégoire,
ardent défenseur des droits de l'Homme (!),
député de la Convention,
au comité de l'Instruction publique,
septembre 1793.
" Le fédéralisme et la superstition parlent bas-breton ; l'émigration et la haine de la République parlent allemand ; la contre-révolution parle italien et le fanatisme parle basque. "
Bertrand Barrère,
député de la Convention,
1794. Tous coupables
" Il ne s'agit pas de faire le triage des bons et des méchants; dans ce pays maudit, il ne peut y avoir que des coupables."
Joseph Fouché,
instructions aux administrations de Bretagne,
1799.
" Créons, pour l'amélioration de la race bretonne, quelques unes des ces primes que nous réservons aux chevaux et faisons que le clergé nous seconde en n'accordant la première communion qu'aux seuls enfants parlant le français. "
Auguste Romieu,
sous-préfet de Quimperlé,
1831.
" C'est une langue que le diable a inventée qu'on parle là-bas et qui n'a pas moins de quatre dialectes différents. "
Prosper Mérimée,
en tournée d'inspection des monuments historiques dans les départements bretons,
1835.
" Le fait est que les Bretons ne comprennent rien à la Bretagne. Quelle perle et quels pourceaux !"
Victor Hugo.
Lettre à sa femme,
1835.
" A peine si de tous ces dialectes (de Bretagne) est sortie par hasard une chanson populaire ; et parmi toutes ces chansons, à peine si l'on en cite une ou deux qui soient restées fidèlement dans la mémoire de ces campagnes. "
Jules Janin,
" La Bretagne ",
1844.
" L'étranger pour les Bretons est toujours quelque chose d'extraordinaire, de vague, de miroitant dont ils voudraient bien se rendre compte ; on l'admire, on le contemple, on lui demande l'heure pour voir sa belle montre, on le dévore du regard, d'un regard curieux, envieux, haineux peut-être, car il est riche, lui, bien riche, il habite Paris. "
Gustave Flaubert,
" Par les champs et par les grèves ",
1847.
" Je ne parle pas des villes : la civilisation y a partout pénétré et c'est là que l'unité de notre pays est bien sensible ; mais dans certains villages du Morbihan, du Finistère, des Côtes-du-Nord, quelle différence !"
Eugène Manuel,
" La France,
livre de lecture pour toutes les écoles ",
1859.